- Charlie ! Dépêche toi, chéri.
Détournant son corps laissant à l'enfant plus qu'une vue sur sa longue chevelure noire, le bruit des chaussures à talon de Brenda s'éloignèrent précipitamment vers les ténèbres.
Charlie n'en avait pas envie mais il savait qu'il devait la suivre...
- Dit moi, Morgan, tante Brenda... je dois vraiment la suivre ?!
- Écoute, Charlie, tu vies dans un monde où tu dois obéir aux grandes personnes et puis ce n'est pas comme si elle était n'importe qui ! Tante Brenda reste tante Brenda et c'est une grande personne alors tu devrais lui obéir mais après, tu fais bien ce que tu veux. Moi, je m'en fiche !
- Je suis une plus grande personne que toi, moi !
- Bien sûr puisque je ne suis que ton index, mon pauvre Charlie... Tu joues au "Shining" avec moi depuis pas mal de temps déjà...
- Au "quoi" ?!
- Laisse tomber, tu as oublié le film...
- Ecoute, si je la suis, je vais encore me sentir mal !
- Charlie, ça n'est qu'un repas de famille ! Tu n'as qu'à te dire ça !
- Mais je ne l'aime pas, ma famille !
- Pourquoi, personne ne t'a jamais battu ?!
- Non... mais tous les autres ont une famille avec un papa et une maman alors que moi non...
- On ne peut pas tout avoir !
- Mais je n'aime pas les repas de famille, ni cette famille tout court !
- Bon, hé bien tu l'auras cherché !
Morgan s'agita, son ongle s'en brisa et lui en tomba puis Charlie sentit le monde basculer autour de lui; l'obscurité vers laquelle tante Brenda s'était enfoncée se mit à l'engloutir.
Cependant, elle semblait différente, elle semblait... vivante !
Charlie demanda à Morgan d'arrêter mais il ne l'écoutais plus. Il était tout seul et le froid arrivait...
Puis, il sentit quelque chose le tirer, cela lui fit d'ailleurs mal. Charlie se mit à hurler mais il ne parvint plus à entendre même le son de sa propre voix. Un vent glacial siffla à ses oreilles dans une obscurité malsaine.
Une douleur à la joue.
Un bruit assourdissant, une douleur bien plus grande à nouveau sur la joue et une étrange sensation... puis soudain, plus rien...
Clémence continua; elle secoua Charlie, hurla son nom et, malgré l'entaille qu'elle venait de lui faire en le giflant, elle lui asséna un troisième coup, cherchant à le réveiller, totalement paniquée et désespérée.
Mais Charlie n'ouvrit plus les yeux.
Clémence était effondrée.